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En France, de plus en plus de multinationales ou d’« agri-managers » recourent à des sociétés agricoles afin de créer des exploitations de plusieurs milliers d’hectares très faibles en emploi. Cet accaparement des terres agricoles a une double conséquence : l’agriculture française perd continuellement ses fermes et ses agriculteur·ices, et nous nous éloignons toujours plus de la possibilité d’une transition agroécologique qui ne peut se faire sans paysannes et paysans nombreux et nombreuses. Ces 10 prochaines années, avec la vague massive de départs en retraite des agriculteur·ices actuel·les, environ la moitié des terres agricoles va changer de main. Si l’on ne fait rien, ce phénomène va s’emballer. Au contraire, si l’on agit, la décennie à venir représente une opportunité unique de recréer un emploi agricole de qualité et de développer massivement l’agroécologie.
Le gouvernement prépare une Loi d’Orientation Agricole (LOA) pour installer massivement des agriculteur·ices : pour y parvenir, il doit d’urgence limiter la surface de terres agricoles qu’une même personne peut contrôler. Nous proposons de fixer un plafond à 300 hectares, afin d’assurer au plus grand nombre la liberté d’entreprendre et de cultiver la terre.
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Nous vivons un plan social agricole.
En France, 4 710 000 actif·ves agricoles et 1 883 000 fermes ont disparu depuis 1955. Chaque année, 16 000 agriculteur·ices ne sont pas remplacé·es au moment de leur départ à la retraite. Les filières d’élevage extensif (ovins, caprins, polyculture, poly-élevage, bovin viande) sont les plus touchées.
Dans le même temps, les territoires ruraux perdent leur attractivité et un modèle agricole non-écologique est encouragé.
L’emploi agricole est de plus en plus salarié, le plus souvent en contrat précaire, générant moins de valeur pour les territoires. Aussi, plus une exploitation est grande, plus le modèle agricole pratiqué doit être simplifié pour répondre aux contraintes d’une grande exploitation : les industriels et agriculteur·ices se tournent vers des productions à faible valeur ajoutée comme les céréales, et l’agrandissement incite l’adoption de pratiques agro-industrielles néfastes pour la biodiversité et le climat.
En cause : l’accaparement des terres.
Plus une exploitation est grande, moins elle recourt au travail humain. En changeant le visage de l’emploi agricole et en incitant l’adoption de modèles agricoles hyper-industriels, l’agrandissement illimité des exploitations contribue à la désertification rurale et enterre toute possibilité de transition vers l’agroécologie, dont nous avons pourtant tant besoin pour protéger le climat et la biodiversité.
Une poignée de sociétés accapare la terre au détriment du plus grand nombre.
Emploi, climat, biodiversité, dynamisme de nos territoires… Nous sommes toutes et tous perdant·es, quand une minorité seulement tire des bénéfices de l’accaparement des terres. Cet accaparement ouvre des perspectives de profits pour des investisseurs qui ne prennent pas part aux travaux agricoles, il permet de recevoir beaucoup d’aides de la PAC (Politique Agricole Commune), et de bénéficier d’une fiscalité avantageuse.
Ces incitations à l’accaparement des terres doivent cesser !
En Roumanie, des multinationales possèdent des exploitations de 65 000 hectares et 40% des terres sont détenues par des investisseurs. Est-ce l’avenir que nous voulons ?
Dans sa Loi d’Orientation Agricole, le gouvernement doit d’urgence limiter la surface de terres agricoles qu’une même personne peut contrôler. Nous proposons de fixer un plafond à 300 hectares.
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